Découplage cherche à révéler les formes qui constituent la résilience et la souplesse d’un navire. Cette charpente dispersée oscille entre un état de construction et de démantèlement ambivalent. Chaque vague provoque des micros-chocs qui modifient temporairement l’alignement des couples liés par la base les uns aux autres en une chorégraphie mélancolique. Les fondations du navire sont tenues en limite de flottabilité par des fûts d’huiles vides qui représentent la dépendance de notre économie d’échanges aux énergies fossiles. L’assemblage flottant fait écho aux reconstitutions des épaves morcelées des musées archéologiques et souligne l’importance, dans un futur en descente énergétique, de l’histoire artisanale et des techniques préindustrielles permettant de s’approprier des possibles négligés.

​

Decoupling explores the shapes that define the resilience and suppleness of a boat hull. Its ribs determine its capacity to follow the motions of the sea’s surface. Far from the conquering flying machines of Jules Verne, the piece exhibits a structural fragility. The aerial choreography of the dispersed frame, held a few meters above water, demonstrates a cohesiveness when viewed from certain angles and a striking isolation from others. Each waves causes small shocks that momentarily modifies the alignment of the piece. The wait-and-see position of the installation, designed for the J4 bassin in Marseille, and its melancholic movements reflect the paradoxical atmosphere of an interconnected and wavering society where each swing might untie the whole. This assemblage echoes museums’ shipwreck reconstitutions and underline, in a future of energetically descent, the importance of reconsidering pre-industrial history of technics and crafts. 

​